PV_BrookelleBeth&AlexTurner.

C'était un matin comme les autres dans une ville comme les autres.
Pourtant ce matin là, Alex ressentit l'irrésistible envie de l'appeller, de la voir, de lui parler. D'ailleurs, c'était bien plus qu'une envie: c'était un besoin. Pourquoi ce matin là plus que les autres? Aucune idée. Il fallait bien un début à tout de toute façon. Alex avait déjà perdu sa meilleure amie, il ne voulait pas perdre sa petite amie en plus. Le jeune homme chercha alors son portable dans toute la chambre. Cette fichue chambre d'appart'. Bordel, mais où est-ce qu'il l'avait fouttu?! Alex retourna toute la chambre à la recherche de ce fichu portable et finit par le retrouver au bout d'une demie-heure, dans l'étuis de sa guitare T___T . Enfin bref. Le garçon regarda alors ses contacts. Un nombre phénoménal de contact à qui il n'avait jamais parlé pour la plupart. Des numéros de filles rencontrées en boîtes, des soits-disants agents qui ne pensaient qu'à s'enrichir derrière son dos, etc. Il finit enfin par tomber sur « Brookelle Beth » . Oui, même s'il ne s'était pas servit de son numéro depuis longtemps car ça faisait maintenant presque un an qu'ils ne se parlaient plus, il ne l'avait pas supprimé pour autant, espérant toujours une réconciliation. Alors pourquoi ne pas essayer? Après tout, si aucun des deux ne levait le petit doigt pour arranger les choses, c'était certain que Brookelle et Alex ne se reparleraient plus jamais. Mais ça, il en était hors-de-question. Pour une fois, Alex avait décidé de mettre sa fierté de côté. Le jeune homme s'étala alors sur son lit, et prenant son courage à deux mains, il décida d'écrire un message à Brookelle.
Par où commencer? Nan nan il ne pouvait pas lui parler via un simple sms, c'était trop, beaucoup trop, facile. Il allait lui donner rendez-vous, voila ce qu'il allait faire.

Citation :

Rdv au Central Park à 14h.

Voila, simple mais efficace. Et puis Alex ne préférait pas signer. Elle ne viendrait sûrement pas sinon. A moins qu'elle ait gardé le numéro d'Alex en mémoire et qu'elle sache automatiquement de qui il s'agit, mais ça, ce serait étonnant. Nan, curieuse comme elle était, Brookelle ne pourrait pas résister..n'est-ce pas?

-13h57- Ca faisait maintenant plus d'un quart d'heure qu'Alex était là, à attendre. Ca pouvait paraître stupide d'arriver un quart d'heure à l'avance à un rendez-vous, mais Alex n'arrivait plus à attendre dans sa minuscule chambre d'hotel. C'était plus fort que lui, il avait besoin d'être à l'heure, il avait toujours détesté être en retard. 14h, Brookelle devait arriver à 14h, dans moins de trois minutes la jeune femme serait là devant lui. Enfin, si elle venait.

{ samedi après-midi }

Brookelle. Je me réveille sur le canapé du salon, à moitié-morte. Le soleil passant à travers les rideaux plus ou moins fermés, je suis éblouie, je me tourne, je me lève, titube, j'ai soif, je porte à mes lèvres un verre qui traînait, l'after-party a dû se passer chez moi. Je recrache direct, c'est de la Vodka. Putain, j'ai envie de dégueuler. Y a des corps partout, on se croirait dans une morgue. J'avance jusqu'à la salle de bain en évitant les gens par terre, passe de l'eau sur mon visage, y a des restes de coke autour du lavabo que je nettoie parceque c'est dégueulasse. Faut que je foute tout le monde dehors. J'ai envie de rien. Juste de dormir des heures et des heures, jusqu'à ce que tout ait disparu, les gens, le bordel, mon mal de tête, jusqu'à ce que le temps se remette en marche. J'avale deux Dolliprane, je ressors de la salle de bain, je me promène sur le champ de bataille, retourne les corps pour vérifier s'il y'en a pas un qui a crevé au passage. Je me débrouille pour dégager tout le monde, c'est fait. Enfin seule, seule & seule. L'appartement est sans dessus-dessous. Je m'en fou, je rangerai plus tard. Je retourne dans la salle de bain, m'étire, tire une gueule affreuse à mon propre reflet, et me déshabille. J'allume l'eau froide et entre dans la douche.

« AHHHHHHHHHHHHHHHHHH! »

Complétement dans les vaps. J'ai oublié d'allumer l'eau chaude. Saloperie. Je le fais, je me dépêche de prendre ma douche. Une flemme royale m'embarque. La flemme de rester une heure sous la douche comme je le fais si bien normalement. Mon portable sonne, j'ai terminé, je sors, m'entoure d'une serviette, et cours vite vers mon lit où se trouvait mon Sidekick. Quelle connerie, c'est qu'un sms. Je ne connais pas le numéro. J'appelle, ça répond pas. Je viens d'avoir un rendez-vous au Central Park, à quatorze heures. En fait, il est quel heure? Treize heures cinquante-cinq. Putain, en retard, ça change pas de toutes façons. Je m'arrête trois secondes de stresser. J'y vais ou j'y vais pas ? Après tout, je sais même pas qui c'est. Et je suis trop fatiguée pour ne serait-ce être curieuse de qui peut être cette personne.

Me voilà assise sur la banquette arrière d'un taxi direction Central Park. Je regarde l'heure sur ma montre, quatorze heures pile. J'y vais sûrement pour aller voir personne, étant donné du fait que je vais être en retard. Le taxi s'arrête, je donne un billet, et ne prends même pas la peine d'attendre la monnaie. Je me presse, bouscule les gens, et cours. J'arrive à l'entrée du parc. Des gens, des enfants, des grands. Rien de trop extraordinaire jusqu'à là. J'avais raison, je suis venue pour rien. J'ai pas l'air conne maintenant. Mais vraiment pas. Je me tourne, je cherche un banc de libre, afin de m'asseoir et téléphoner la première personne de mon répértoire, soit Alaina. Me voilà retournée.

* Alex .. *

Le jeune homme ne cessait de tourner en rond, ce qui ne manquait pas d'effrayer les gamins qui jouaient autour. Peu lui importait, Alex détestait les enfants de toute façon, ils n'avaient qu'à jouer ailleurs.
-13h59- Une minute, une minute. Alex faisait peur à voir. Un vrai stressé de la vie. Comme si Brookelle allait venir de toute façon. Elle le détestait. Et depuis quand on répond aux invitations de parfaits inconnus? Nan nan nan, Alex se faisait des films, comme d'habitude. D'ailleurs, qui lui disait que Brookelle était à New-York? A tous les coups, elle faisait un shooting photo à Paris. Pff Alex avait été bien naïf de croire que Brookelle viendrait. Et que lui dirait-il de toute façon? « Hey t'sais quoi!? Tu m'manques, j'suis désolé! » ?! Nan c'était beaucoup, beaucoup trop simple. Brookelle n'était pas du genre à pardonner comme ça du premier coup, pour cause, il la connaissait mieux que quiconque.
-14h00- Alex regarda partout autour de lui. Aucune trace de Brookelle. Voila c'était fichu, elle n'était pas là, et elle ne viendrait pas. Le jeune homme se laissa tomber sur un banc, déprimé. C'était fini, il avait tout gâché. Plus jamais ils ne se reverraient, plus jamais ils ne se reparleraient. Brookelle l'avait sûrement déjà oublié. Pour elle, Alex Turner n'était plus qu'un souvenir, il était redevenu ce qu'il avait toujours été à ses yeux: le leader d'Arctic Monkeys. Rien de plus. C'était un musicien parmis tant d'autres.
Malgrè tout, Alex ne put cacher sa déception. Il espérait vraiment que Brookelle vienne au rendez-vous. Il aurait donné n'importe quoi pour lui parler à nouveau, pour s'expliquer.
Au bout de cinq minutes, le jeune homme se releva et marcha. Il ne savait pas du tout où il allait mais peu lui importait, il avait envie d'oublier. D'un air nostalgique, il regardait des enfants qui jouaient, des couples qui s'embrassaient, et même des musiciens qui jouaient. Ouai et Brookelle dans tout ça? Elle n'était plus là.
Un peu plus tard, il finit par regarder l'heure: -14h16- . Déprimant.
Le jeune homme soupira, et finit par marcher en direction de la sortie, lorsqu'une personne arriva devant lui. Cette personne étant de dos, Alex ne fit pas vraiment attention et voulut la contourner, jusqu'à ce qu'elle se retourne. Une jeune femme au teint clair, et aux longs cheveux bruns se tenait debout devant lui. Cette personne, Alex pouvait la reconnaître entre mille. C'était sa meilleure amie. Brookelle.

Je reste sceptique sur le fait que ça soit peut-être Alex qui m'ait donné ce rendez-vous. Très sceptique. Cela dit, je ne crois pas aux coïncidences, ni au hasard, ni à toutes ces choses plus connes les unes que les autres. Et si ça n'est pas Alex, c'est qui ? J'allais passer pour une débile, mais autant lui demander.

« C'est .. c'est toi qui m'a donné rendez-vous ? »

J'allais passer pour une véritable débile si ça n'est pas lui qui m'a donné ce foutu rendez-vous non-signé. Je suis gênée devant lui. Depuis des mois, tout ce que je trouve à lui dire en guise de repremiers mots, c'est ça. J'ai honte de tout ce que je fais, honte de tout, honte de moi. J'ai comme envie de faire demi-tour, faisant genre de ne pas l'avoir vu, échappant à ce genre de situation qui me rend totalement malade.Mais j'ai été assez lâche comme ça. Surtout avec Alex. L'envie de me remémorer notre dispute ne me prend pas, et ne m'a jamais prise. J'attends sa réponse, je le regarde dans les yeux, essayant de ne pas craquer en détournant mon regard ailleurs, un regard dans lequel on pouvait voir que j'étais plus gênée qu'autre chose. Mon air radieux de ces derniers mois s'est effacé. J'inhale plus que de raison. Mon reflet dans la glace qui me fait face me guette, me pointe du doigt et me donne l'impression de pourrir lentement, comme un tableau sur lequel on aurait balancé de l'acide. Mes joues brûlent, mes mains tremblent, et dans ma tête se promènent d'atroces pensées. Je suis en manque, j'inspire, j'expire, je me la ferme.